Ce type était incorrigible. Même au moment où je venais de lui lancer un sale vanne, il avait toujours ce sourire en coin, et une remarque pour m'affirmer ce que je savais déjà, il n'aurait rien contre recoucher avec moi, enfin avec Justine. A vrai dire, ça me faisais peur, parce que voilà une chose que je n'ai jamais tentée, mais Justine oui, donc il risquait de le remarquer. Et puis même, pourquoi je pensais à ça, moi ? Je ne ferais rien de son corps sans qu'elle ne m'en donne l'autorisation, bien que ce soit trop tard. J'avais honte d'en disposer de la sorte, bien que c'est moi qui l'ai créée tout de même, j'avais quelques droits dessus, et à la base c'est bien moi qui décidais de ce qu'elle faisait ou disais ou pas, donc je pouvais continuer maintenant.

Dehors, il faisait bien plus frais que dans le bar climatisé. La fraîcheur se fit ressentir immédiatement, pour cause de ma tenue bien trop minimaliste. En espérant que nous retournerions vite dans un endroit chauffé, je n'aimais pas paraître faible. Nicholas trouva vite une excuse pour qu'on s'échange nos numéros, et là, je m'inquiétais pour la vie privée de Justine. Et, oh mon dieu, je ne connaissais pas son numéro -mon numéro, par coeur ! La petite erreur qui fait toute la différence. Si il me le demande, j'aurais l'air bien cloche. Je me contentais de suivre son rire en souriant. Il me questionna ensuite pour savoir si il me raccompagnait chez moi ou m'emmenais boire un verre. La maison, mauvaise idée car il y avait là-bas Elise et sa baby-sitter chérie des soirs où Justine bosse. C'est si dommage que je n'ai pas encore pu tisser de liens avec la petite, je suis sûre qu'elle est super gentille. Je l'ai plutôt évitée pour l'instant, parce que j'ai peur qu'elle devine que quelque chose cloche. Elle connaît sûrement trop bien sa mère pour croire en mon petit numéro, bien qu'elle n'ait que deux ans. Et puis, je parie que Nick ne sait absolument rien de la vie de famille de Justine, elle est plutôt du genre à préserver sa fille de ça, de sa vie nocturne.

« Va pour un verre ! Mais tu devras jouer le garde du corps d'ici au prochain bar, hein ! »

Je m'engageais, sautillante, dans la rue, en regardant quand même de temps à autre derrière, et prenant mon garde par le coude. Le mieux dans tout ça, c'était que je me sentais vraiment libre. Il n'y a pas ma mère derrière pour me dire de rentrer, et que c'est hors de question que je sorte dans une tenue pareille. Je suis tracassée par des problèmes tous autres que : est-ce-que j'ai oublié mon DM de maths sur mon bureau ce midi ? Je n'ai pas une boule au ventre de rentrer chez moi parce que je viens de me prendre trois heures de colle, et je ne me sens obligée de rien faire, sinon de jouer. Et j'aime jouer. C'est libérateur, c'est comme une explosion un peu, du genre psychédélique, je me fonds dans quelqu'un d'autre.

Saleté, saleté, saleté de journée. Putain de sale malchance. Quand on se réveille le matin par terre avec une grosse bosse sur le front, c'est bien parti déjà. Quand en se relevant on se cogne contre le chambranle du lit, c'est pire. Je crois que j'aurais pleuré à cet instant précis si je n'avais pas été coupée par l'énorme araignée qui venait de se poser sur le bout de mon nez. Cri strident qui dès le matin fait à la fois mal aux oreilles et à la tête, en réveillant les autres serpentardes de mon année au passage. Une seule envie ce matin : me recoucher !

Naturellement, dans la demi-heure qui suivit, j'ai eu droit à toutes les malchances possibles et imaginables; du t-shirt taché aux chaussures disparues, en passant par l'escalier légèrement trop glissant au passage. J'allais finir par me transformer en schtroumpf si je me faisais encore des bleus ! D'ailleurs j'examinais mes bras quand je fonçais dans une plante grimpante. Et ça continue... En plus de manquer de me tomber encore une fois, mes vêtements étaient pleins de plantes vertes. Je ne sais pas si mon pantalon rose et mon tee-shirt à paillettes y étaient pour quelque chose. Peut être que j'attirais les plantes et les insectes ? Heureusement personne n'avais remarqué mon haut complètement déchiré et plein de branches, sauf un garçon qui me fixait bizarrement depuis le fond du couloir, croyant que je ne l'avais pas vu. Je fus ravie qu'il ne se moque pas de moi, c'était déjà pas mal. Je le retiens, lui, ce petit Serdaigle là.

Cooooomme d'habitude la salle est bondée. Comme d'habitude il y a un petit débile de première année qui me fout une assiette de bacon sous le nez à m'en donner envie de vomir - ils me collent pour ne pas que je les martyrise. Je ne réussissais donc à rien avaler et me dépêchais de sortir de la salle. Mais avant ça je jetais un coup d'oeil vers la table de Serdaigle, et jubilais en voyant le garçon de tout à l'heure galérer à nettoyer le jus de citrouille qu'il venait de se renverser sur le pull. Ex-ce-llent. Cela paraissait plutôt dingue que ce garçon croise ma vie comme ça, et que je croise la sienne. Malchance ? Peut-être...`

Sortie donc rapidement de la salle étouffante, je retournais à la salle commune chercher quelques affaires. Mon bon vieux Mp4 moldu, mon livret de partitions, et mon carnet d'écrits et de paroles bien entreposés dans un sac à côté d'une bouteille de jus de citrouille empruntée au petit-déjeuner, je me dirigeais vers un endroit calme, comme à mon habitude quand je n'avais pas cours. Douce solitude... Bien sûr, comme dans tous ces jours affreux de pure malchance, je constatais vite que ma bouteille de jus fuyait sur mes cahiers, que mon sac avait un trou aussi grand que celui de mon t-shirt. Ce dernier étant mal placé si bien que j'avais la désagréable impression qu'on voyait mes sous-vêtements. Au moment, encore une fois, où je me tordais le coup pour vérifier, je butais encooooore une fois quelqu'un, et c'était encooooore une fois le garçon de Serdaigle. Je hais les coïncidences. De plus, j'étais complètement tombée sur lui, dans une position à la fois inconfortable et suggestive. Si quelqu'un passait, je n'osais imaginer ce qu'il penserait. Cette simple idée me donna la force de me relever et de pousser un juron en poussant sur mes bras pour me dégager de lui. Saleté de chute.

« Et toi, surtout m'aide pas. »

Finalement, à force d'effort, je me retrouvais à rouler sur le côté, puis assise en tailleur à le fixer, pleines de reproches. Et...

« OH MY GOSH ! »

Quand je suis tombée, je n'avais pas réalisé que ma bouteille s'était cassée sur le sol en arrosant à la fois mon pantalon, rien de bien grave, mais surtout mes cahiers. Je me précipitais vers eux, et les secouais, en créant une petite pluie de liquide orange. Foutus ! Heureusement que mon Mp4 avait une coque lui au moins. Oh non, oh non ! Je tournais mon visage rouge vers le garçon.

« Regarde c'que t'as fais ! m'écriai-je en tendant mes partitions manuscrites détrempées. Je travaillais sur ces chansons depuis des mois ! Tout est foutu.. »

Ah Février... Le mois le plus court de l'année. Mais rempli de festivités à en juger le programme. Quoi, vous n'avez pas vu ? Deux bals dans un même mois, et bien plus encore. Alors, un petit zoom sur ce qui vous attends dans les semaines à venir...

La Saint-Valentin... une fête moldue à proprement dire, mais je ne sais trop pourquoi les sorciers ont pris la fâcheuse habitude de la célèbrer. Sérieusement, qui est donc ce "Valentin" ? Si je le vois, il risque de regretter d'avoir inventé une fête pareille. Le principe, avouer son amour, le rappeler, et faire des cadeaux à l'âme aimée. Comme si il y avait un jour spécial pour se dire "je t'aime"... Je veux dire, on n'a pas besoin de prétexter une fête pour ce genre de chose... Enfin... Toute la journée du 14, et le reste de la semaine, vous pourrez déposer votre carte dans les boîtes aux lettres installées pour l'occasion devant les salles communes. Que cela soit à des amis ou amours, cela leur fera, j'espère, un grand plaisir. Un bal a été organisé pour l'occasion de cette fête de l'amour, le Vendredi 19 à 19h30 jusqu'au Dimanche 22h00. Tenue correcte exigée bien sûr. La décoration de la Grande Salle sera probablement superbe, j'en ai eu un aperçu lors de mes investigations (merci à l'elfe qui m'a montré les croquis en question). Bref, amusez vous comme des petits fous dans quelques jours, en attendant préparez déjà vos lettres...

Attrapez vos masques et vos déguisements, le Carnaval arrive lui aussi ! Nous venant directement d'Amérique et d'Europe du Sud, que fête-t-il vraiment ? On se déguise, on lance de la farine, on s'amuse, on danse, mais pour quoi ? D'après mes fines recherches, c'était une fête païenne rebaptisée, une sorte de rituel pour que les divinités de la nature chassent le froid, et qu'arrive le printemps. Il permettrait, pendant quelques jours, d'oublier la misère, la souffrance et les malheurs, et se déguiser permettrait de masquer notre tristesse intérieure. Etrange... Toutefois, cette année à Poudlard, on vous a prévu une magnifique soirée dansant pour célébrer cela. Du 25 à 19h30 jusqu'au 27, 22h00. N'oubliez pas vos costumes...